YOANN DJIDONOU, DERNIER REMPART
Article de Olivier Goujon publié dans Sud-Ouest, vendredi 18 décembre 2009
La désormais traditionnelle pause hivernale approche à grands pas et les Pingouins accueillent Montluçon samedi, à 19 heures, au stade Jean-Antoine-Moueix pour ce qui est le dernier match de l'année 2009 en championnat. Mais pour certains joueurs, la trêve des confiseurs ne rime pas forcément avec repos, ceux notamment qui vont disputer en janvier prochain la Coupe d'Afrique des nations qui se déroule en Angola. Yoann Djidonou, le gardien de but du FC Libourne sera de la partie avec sa sélection des Écureuils du Bénin.
« C'est vrai que c'est un moment toujours particulier dans la carrière d'un joueur de disputer ce genre de compétition, mais je préfère d'abord me concentrer sur ce match de samedi face à Montluçon », explique-t-il, ce qui en dit long sur son implication dans le club cher au président Serge Desport.
Arrivé du Red Star à l'intersaison au moment où le club se débattait pour rester en National, il précise que son intégration « s'est très bien passée. La ville est très jolie. Avec ma compagne, nous avons un enfant en bas âge, et se plaire à Libourne comme ça quand on arrive de l'extérieur et qu'on n'a connu que la région parisienne, ça facilite vraiment tout le reste ».
« La vérité c'est le terrain »
Sur le terrain, il s'est imposé comme le titulaire dans les buts et réfute l'argument du traumatisme de la fin de saison dernière pour expliquer les résultats en dents de scie du groupe.
« On ne va pas se servir de ça comme excuse. Nous sommes avant tout des joueurs de football et on sait que la vérité c'est le terrain. Après c'est sûr que ce genre de mésaventure complique un peu la donne. » La rencontre de samedi vient après une série de trois défaites consécutives en championnat qui est venue interrompre le redressement spectaculaire amorcé au mois d'octobre.
« On aura à coeur de bien finir avant la trêve et d'effacer un peu les trois dernières défaites. On s'était bien rattrapé après un début de saison difficile et puis là on marque le pas. Il faut rebondir et rester sur une note positive en battant Montluçon. »
De son entente avec ses coéquipiers ? « Giany Joinville est le joueur dont je suis le plus proche, même en dehors du terrain, et Ahmed Berkouch c'est l'âme de l'équipe. On communique vraiment bien sur le terrain et quand la confiance est là, on travaille mieux. »
à la portée du Mozambique
International depuis 2007, son parcours n'a pas laissé le sélectionneur béninois insensible puisqu'il a à nouveau participé à la campagne de qualification de son pays pour la Coupe d'Afrique des nations en janvier prochain. Il a déjà disputé la précédente édition et, loin de s'enflammer, Yoann entend avant tout engranger le maximum d'expériences au cours de cette aventure.
« Un petit peu impatient, c'est sûr, mais il sera bien temps d'y penser une fois le match face à Montluçon passé. J'aurai préféré tomber dans un groupe moins relevé, mais comme on n'est pas encore une grande nation du football africain, on savait qu'on allait tomber contre deux gros au premier tour (NDLR : Le Nigéria et l'Égypte dans le groupe C). Mais jouer contre le Mozambique, sans doute l'adversaire le plus à notre portée, pour notre premier match, ce n'est pas plus mal pour renter dans la compétition. Si on gagne ce match, après, tout est possible. »
Et l'ambiance dans les stades africains ? « C'est vraiment à part, 60 000 personnes en fusion, derrière leur équipe. Je crois que c'est une ambiance que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. »
Davantage de recul
Et lorsqu'on lui demande ce qu'il peut retirer de cette compétition : « Jouer des matchs comme ceux-là, ça m'apporte beaucoup dans ma façon d'aborder mes rencontres dans mon club de Libourne, plus de recul sans doute. » Et samedi ? « Ce sera sûrement un match compliqué parce qu'on a besoin avant tout de se rassurer, mais il faut tout donner pour prendre les quatre points avant la trêve », enchaîne-t-il. Après il sera bien temps de s'intéresser au parcours des Écureuils du Bénin.